Natacha Clitandre
Natacha Clitandre a complété en 2000 un B.A. en arts visuels de l’UQAM et Concordia. Elle a ensuite étudié le design graphique à l’École de Design de l’UQAM. Elle a complété en 2007 un Master en Théorie et pratique de l’art contemporain et des nouveaux médias à l’Université Paris 8 et l’ENSAD. Dans le cadre de ce cycle d’études, elle a effectué un séjour à Brown University et à RISD.
Dans son processus de travail, elle déambule dans la ville afin d’y relater le déplacement des pôles d’attraction et d’y collecter des données et des récits qui permettent de cerner ce qui influe sur le sentiment d’appartenance. Au moyen de dispositifs technologiques ubiquistes, elle instaure des mécanismes qui mettent en exergue le rapport établi entre l’artiste, le public et nos espaces communs. En invitant ainsi à porter un regard autre, elle cherche à créer du lien social, à décloisonner les milieux de vie et à révéler différentes strates d’histoires dont recèlent l’espace urbain et les contenus d’intérêt pour une diversité de communautés.
Site web personnel: natachaclitandre.net
Twitter: @ClitandreN
Instagram: @natachaclitandre
Région associée dans le cadre de Particules: Montréal.
En quoi cette région influence-t-elle ou a-t-elle influencé ses œuvres?
Comment nous aménageons notre environnement quotidien, la culture du sentiment d’appartenance et les dynamiques interpersonnelles observées dans l’espace public sont des notions importantes dans ma démarche artistique. Montréal — ville que j’habite depuis 25 ans —, a donc inspiré directement certaines de mes œuvres. À titre d’exemples, «La Petite-Patrie par sa petite patrie» propose des visualisations des transformations urbanistiques du quartier, à hauteur d’enfants; «Spectrographies du territoire» est une cartographie subjective du Mile-Ex, de Parc-Extension et d’Outremont au moment où émerge le Campus MIL et «En pleine croissance» est une œuvre numérique participative destinée aux ados fréquentant la bibliothèque de Montréal-Nord.
Les causes ou initiatives qui lui importent particulièrement?
Je prends part à des démarches anti-racistes et féministes intersectionnelles qui visent l’équité et l’atteinte d’une meilleure représentativité dans le milieu des arts visuels et numériques. Aussi, par mes œuvres, je tente de proposer une diversité de réalités, de perspectives.
Ses artistes visuels coup de cœur?
Heather Dewey-Hagborg, Glenn Ligon, Sondra Perry, Martha Rosler, Martine Syms.
Ses auteurs et autrices coup de cœur?
Mona Chollet, Thomas Clair, Martine Delvaux, Virginie Despentes, Roxane Gay, Georges Perec, Sarah Schulman.
Des personnages de roman qui l’inspirent?
En parcourant les rues de Montréal, il arrive que des détails urbanistiques vernaculaires me transportent dans l’univers de Nicole et André de L’hiver de force.
Son incontournable du web?
Le compte Instagram @soyouwanttotalkabout.
Le superpouvoir qu’elle aimerait avoir?
La téléportation.
Ce qu’elle déteste par-dessus tout?
Les films ou romans qui se déroulent au Moyen Âge.
Son mot préféré?
Solastalgie. Ce néologisme séduisant exprime le sentiment de peur et la douleur morale qui nous gagne face aux changements environnementaux. Bien qu’alarmant, ce concept a, je crois, la faculté de nous mobiliser pour que de réels changements sociétaux s’opèrent…
Le son qu’elle préfère?
Le chant des grillons, à la fin de l’été.